Cet été, lors d’une semaine no kid, dans le calme encore apparent de la fin aout dans un Lyon un peu désert, nous avons réservé pour Rustique après plusieurs rendez-vous ratés…
Le lieu est sobre, simple mais tellement accueillant. Du bois, des matériaux nobles et bruts, une belle armoire, et le sourire d’Hélène derrière le masque. Sans oublier, un petit crochet pour y déposer son masque pendant le repas, un espace très conséquent entre les tables. Et que le bal commence!

S’il y a un bien un truc que je trouve « à la mode » au resto c’est le pain et le beurre parfumé. Parfois c’est réussi, parfois c’est raté (j’ai le souvenir rance d’un mauvais beurre au thé matcha poussiéreux) … Mais ce goût de beurre fumé au foin et ce pain si croustillant, aux notes bien grillées… ohlala, vous savez quand le beurre fond quasi instantanément sur la tartine chaude, quel bonheur!



Direction le petit lac au bout du chemin pour deux recettes moins gourmandes d’apparence mais tout aussi délicieuses… Quand on écrit son billet de longues semaines plus tard forcement on a oublié certains détails mais les sensations restent vivaces. Quand la truite tonic arrive, j’entends surtout « tonic » gin and co… Or je n’aime ni la truite, ni le gin, on était quand même mal barré… et puis une saveur en bouche totalement dingue de cette truite sauvage, le pep’s de l’esprit tonic gin-citron avec le végétal qui vient rassurer les papilles. Divinement frais au milieu de ce périple en plein nature.
Ensuite c’est le plat signature qui est dans la veine de tout ce que propose ce jeune chef passé par l’école Loiseau, Jean Suplice ou encore Mathieu Viannay : une cuisine locale aux goûts intenses et vrais, composée de produits régionaux. Ce biscuit de brochet et anguille flanqué d’un rail d’oeufs de brochet est délicat, suave, un nuage dans la bouche, fondant comme une guimauve.
J’ai fait l’impasse sur la viande à suivre, à savoir un pigeon bien trop rosé à mon gout (oui je sais les puristes vont râler) et je ne voulais pas embêter le Chef. La patte de pigeon rotie entière et déposée sur un galet ne m’a pas donné envie non plus… Qu’à cela ne tienne, c’est vers les desserts que je me suis ensuite tournée…
Deux salles deux ambiances. La fraicheur et le croquant de la pêche verveine, sa meringue crousti-fondante, la touche hesperidée mariée à la pêche plein de soleil. J’aurais clairement pu m’arrêter là mais le chocolat géranium a finalement eu raison de moi. Ce gout de géranium rosat que j’aime beaucoup donne beaucoup de corps et de complexité à ce dessert chocolaté ultra bien maitrisé.



